Je vous propose ici l’histoire d’une petite fille qui voulait jouer au foot. Mais le foot, est-ce bien une affaire de fille ?
Aujourd’hui, on se pose moins la question grâce à l’équipe nationale de foot féminine.
Cela n’a pas été toujours le cas comme l’explique Mélissa Plaza, ancienne internationale.
Les vocations se font donc certainement plus nombreuses chez les petites filles d’aujourd’hui.
Je vous laisse découvrir ce conte.
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Au plaisir de vous lire.
Sophie
Elina s’ennuyait.
Elle se retrouvait, comme chaque jour, à cette heure-ci, dans la cour de récré.
Et comme d’habitude, les filles se trouvaient dans un coin de la cour, tandis que les garçons étaient rassemblés sur le terrain qui servait à la fois pour le foot et pour le basket.
Il y avait bien une table de ping-pong mais elle était également occupée par le même groupe de garçons tous les jours.
De toute façon, aucune de ses copines n’aurait voulu jouer ni au ping-pong, ni au basket et encore moins au foot.
Elles passaient l’essentiel de leur temps à discuter du nouveau pull d’Emma (c’est vrai qu’il était joli) ou de leurs dessins animés préférés. Parfois Pauline leur montrait quelques pas de danse qu’elle avait appris dans son cours. Cela pouvait être sympa. Elina aimait aussi jouer à la marelle ou à la corde à sauter.
Seulement, elle avait l’impression qu’elles faisaient toujours la même chose. En plus, Elina aimait bouger, courir et… gagner.
Et quand elle regardait les garçons, elle avait une envie forte de les rejoindre. Ils semblaient vraiment s’amuser, jouer à fond.
Mais elle savait qu’elle ne serait pas la bienvenue.
En fait, elle avait déjà essayé. Elle avait demandé aux garçons si elle pouvait jouer avec eux.
En retour, ils s’étaient moqués d’elle, l’avaient même repoussée brutalement en dehors du terrain.
Ses copines, quant à elles, l’avaient prise pour une folle.
Elle ne comprenait pas. Elle était sûre qu’elle pourrait jouer au moins aussi bien qu’eux si elle le voulait. Pour ça, elle était prête à s’entraîner très fort.
Et puis, ce n’était pas juste. La cour était à tout le monde.
Elle avait tenté d’en parler à sa maîtresse qui lui avait dit en lui souriant qu’elle ne pouvait pas obliger les garçons à jouer avec elle. Il faudrait qu’elle arrive à les convaincre elle-même si elle voulait être acceptée.
Un soir, n’y tenant plus, elle demanda à son père pourquoi les garçons ne voulaient jamais jouer avec elle. Il lui répondit que les garçons étaient parfois un peu bêtes.
– Mais je veux vraiment jouer.
– Demande à ta maîtresse.
– Je l’ai déjà fait mais elle ne veut pas m’aider. Elle dit que c’est à moi de me faire accepter. J’ai déjà essayé mais ils se moquent de moi.
– Alors montre-leur qu’ils ont tort. Ta maîtresse a raison. Si tu les obliges à le faire, tu pourras certainement aller sur le terrain mais ils ne te laisseront jamais le ballon.
– Et comment je fais si je ne peux pas jouer ?
– Tu pourrais monter une équipe de filles, par exemple.
– Même pas drôle. Aucune de mes copines ne veut jouer.
– Dans ce cas, il ne te reste qu’une seule solution.
– Laquelle ?
– Tu t’entraînes très fort. Et quand tu es prête, tu lances un défi au meilleur des garçons de l’école.
– Arthur ? Mais il est trop fort ! Et qui va m’apprendre ?
– Moi, si tu veux. Par contre, je le ferai uniquement si tu le fais sérieusement. Il faut que tu en aies vraiment envie.
– Tu veux bien ? Alors oui ! Promis. On commence quand ?
– A partir de demain soir. Nous en ferons un peu chaque soir après tes devoirs et le week-end.
– Merci papa. Je t’aime très fort.
C’est ainsi qu’Elina commença à s’entraîner avec son père. Elle regardait aussi avec lui les matchs à la télé.
Puis, comme cela ne lui suffisait pas, elle emmenait aussi un ballon à l’école avec lequel elle s’entraînait.
Les garçons se moquaient toujours d’elle et ses copines commençaient à s’éloigner d’elle. Autant peu lui importait que les garçons se moquent, autant elle aurait aimé que ses copines la soutiennent.
Elle alla donc leur parler pour leur expliquer combien c’était important pour elle. Elle réussit à les convaincre vraiment quand elle leur fit imaginer la tête des garçons quand elle réussirait à jouer aussi bien qu’eux. Ce serait une belle revanche, non ?
A partir de là, ses copines l’encouragèrent. En échange, elle passa aussi du temps avec elles. Elle ne devait pas les oublier même si elle avait besoin de s’entraîner.
Petit à petit, les garçons commencèrent à la regarder autrement car elle arrivait à jongler très longtemps et très habilement avec le ballon. Ils se moquaient moins même s’ils refusaient toujours de jouer avec elle.
Quand elle n’avait pas envie de s’entraîner parce qu’il faisait moins beau ou parce qu’elle était un peu fatiguée, son papa lui rappelait sa promesse et l’enjeu : le Défi.
Puis, un jour, elle se sentit enfin prête.
Lors de la récré, elle se dirigea vers le groupe de garçon et demanda à jouer avec eux. Comme d’habitude, ils refusèrent.
– Vous avez peur d’une fille ? Vous avez raison car je joue mieux que vous. Je suis même certaine que je peux marquer un but !
Ils rigolèrent.
– On parie ? leur demanda-t’elle.
Arthur lui répondit :
– Ok. Montre-nous. Parce que tu es une fille, on va même te laisser 3 essais.
– Et si je marque, je pourrai jouer avec vous ?
– Ok. Mais de toute façon, tu n’en marqueras aucun. Théo est notre meilleur gardien.
– On verra bien.
Elina se positionna à l’emplacement indiqué.
Même si elle s’était vraiment entraînée, elle sentait son cœur battre très fort. Elle aurait l’air de quoi si elle manquait ces buts ? Toute l’école se moquerait d’elle pendant plusieurs mois voire plus.
Elle se concentra.
– Alors, tu y vas, oui ou non ?
Elle choisit d’ignorer Arthur.
Elle se lança et tira de toutes ses forces.
Le ballon fut stoppé net par Théo.
Ça commençait mal.
Elina avait très chaud et commençait à transpirer. Elle entendait même son cœur battre dans sa tête.
Elle reprit le ballon. Allez vas-y ! se dit-elle.
Elle respira lentement comme son père lui avait appris. Elle se rappela aussi comment Théo avait l’habitude de jouer. Elle avait observé si souvent les garçons jouer.
Elle tira de nouveau. Le ballon heurta la barre transversale.
– Dernier essai !
OK. Vas-y Elina. Tu ne t’es pas entraînée si fort et si longtemps pour échouer maintenant, se dit-elle.
Elle tira à nouveau.
Cette fois-ci, Théo ne put rien faire. Le ballon atteignit sa cible.
Elle avait gagné son pari ! Elle n’en revenait pas. Et apparemment, les garçons non plus.
Ses copines arrivèrent en courant pour la féliciter. Tout le monde l’entourait. Apparemment, le défi avait attiré plein d’élèves.
Une fois remise de ses émotions, elle se dirigea vers Arthur.
– Alors, je peux jouer avec vous maintenant ? Rappelle-toi, tu l’as promis.
La cloche sonna. Il ne lui répondit pas et s’en alla. Tous les élèves rentraient maintenant en classe.
Elina était très déçue. Tout ça pour ça ?
Le soir même, elle raconta tout à son père.
Il lui dit qu’il était très fier d’elle. Même si les garçons n’acceptaient toujours pas de jouer avec elle, elle leur aurait prouvé qu’elle était capable de le faire. Aussi bien à ces garçons qu’aux autres, filles ou garçons. Et ça, c’était une vraie victoire.
– Bravo ma fille.
Le lendemain, quand elle se rendit à l’école, elle fut surprise par l’accueil qu’elle y reçut. Plusieurs filles et garçons, qu’elles ne connaissaient pas étaient venus la voir pour la féliciter. Même sa maîtresse lui dit qu’elle était fière et qu’elle avait fait ce qu’il fallait.
Qui sait ? Un jour, les garçons finiraient peut-être à l’inviter à jouer avec eux.
Et ce fut plus tôt qu’elle ne le pensait.
En effet, lors de la récré, Arthur vint lui proposer de jouer sans qu’elle ait à lui demander. Il semblait se forcer un peu mais c’était mieux que rien.
Et petit à petit, jour après jour, il n’eut plus à se forcer. Elina était devenue l’une des meilleures de l’équipe, à force de jouer.
Et quand une autre petite fille demanda à jouer, l’équipe l’accepta aussi.
A partir de ce jour-là, les garçons commencèrent à faire de la place aux filles sur le terrain et à la table de ping-pong.
FIN
Et toi ? Penses-tu que les filles peuvent jouer au basket ou au foot ? As-tu déjà essayé ? En aurais-tu envie ?
Peut-être comptes-tu déjà dans tes amies une autre petite fille qui souhaite jouer au foot.
Petite, j’adorais jouer au foot. Mon petit frère me laissait toujours jouer avec ses copains et lui le mercredi. J’aimais aussi le basket et le volley.
Sais-tu qu’il y a de vraies championnes de foot ? Tu en as peut-être entendu parler lors de la dernière coupe du monde de foot féminin.
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Image petite fille au ballon par ArtTower de Pixabay