Nous voici aujourd’hui à la 4e étape de mon Défi. Je vous donne en effet rendez-vous aujourd’hui pour un nouveau portrait de femme inspirante, celui de Mai Nguyen. Celle-ci est la fondatrice d’Okamii, une start-up souhaitant redonner une vraie dimension à l’humain dans l’entreprise.
Laissez-moi vous la présenter.
Son portrait
Première impression : une voix dynamique, pleine d’énergie et un langage clair et direct.
Une femme efficace. Elle a déjà tout en tête. Je la laisse donc dérouler son parcours, les difficultés rencontrées et ses fiertés avant de me parler de ses projets.
Un « profil atypique »
En tout cas, c’est ainsi qu’elle se décrit. Née dans un milieu scientifique, elle y a développé un mode de pensée analytique, qui appréhende rapidement les sujets. Ce qui lui a parfois donné l’impression d’être en décalage avec son entourage professionnel.
Purement analytique ? Pas si sûr. En effet, avec le confinement, elle apprend à se redécouvrir. Et ce, en partie grâce à ses enfants. Prendre plaisir à colorier, peindre, ne plus avoir à tout chronométrer comme elle le faisait auparavant avec la cuisine « en mode commando ». Et laisser de temps à autre la cartésienne en elle écouter davantage son intuition ?
Plusieurs années de salariat avant de se lancer dans l’entreprenariat
Du salariat à l’entreprenariat
Pendant près de 17 ans, Mai a été salariée dans le domaine du conseil, de l’audit et de la transformation d’entreprise. Un parcours presque classique après de belles études.
Mais alors pourquoi avoir choisi l’entreprenariat ?
Au cours de sa carrière professionnelle, Mai a été témoin de nombreux cas de souffrance au travail.
Cela lui a fait prendre conscience que l’Humain n’était pas suffisamment pris en compte au sein de l’Entreprise.
Selon elle, le salarié est souvent considéré comme une simple ressource dont on peut se débarrasser s’il est jugé inefficace. Alors qu’il suffit parfois d’un peu d’écoute et de motivation pour obtenir un véritable retournement de situation.
En effet, Mai a pu en faire le constat il y a dix ans. On lui avait confié une équipe d’une dizaine de personnes dont les résultats étaient médiocres. Il était même question de licenciements. Mais quand elle a repris le service, Mai a fait plusieurs constats. Tout d’abord, le personnel paraissait livré à lui-même. De plus, il semblait y avoir un véritable manque de formation et plus personne pour défendre cette équipe. Elle a alors décidé de donner sa chance au service. De l’écoute, des réunions d’équipe, des objectifs partagés… Et le résultat a été tout simplement spectaculaire.
« On a joué collectif et ça a marché ! En trois mois, nous avons obtenu un chiffre d’affaires monumental. »
Preuve que l’on peut obtenir beaucoup si l’on investit vraiment dans l’Humain. Et pourtant…
Objectif : investir dans l’Humain
« Les chiffres relatifs à la souffrance au travail sont alarmants et cela ne s’arrange pas. Ils ont ainsi augmenté de 33% en près de 4 ans. Et l’évolution sociétale et technologique n’aide pas. »
Mai a été certifiée « QVT ». Mais elle s’est vite rendue compte que la Qualité de Vie au Travail était souvent traduite de façon « gadget » par les entreprises.
Après avoir alerté la Direction de gros risques psycho-professionnels sans jamais avoir été écoutée, Mai a décidé de partir. Elle voulait pouvoir agir à son niveau et elle adorait entreprendre.
Ce fut alors le début d’une nouvelle aventure, la naissance de sa start-up.
Quelles sont tes fiertés ?
« Pouvoir accompagner et faire grandir les autres. En constater le résultat est un vrai bonheur. »
Et en cela, son expérience d’il y a 10 ans lui a laissé une véritable satisfaction. Et l’a fait grandir aussi.
Une autre fierté : avoir monté son entreprise. D’autant qu’elle y collabore avec des personnes partageant les mêmes idées et les mêmes valeurs d’écoute et d’empathie. Car savoir écouter, savoir entendre quand quelqu’un est en difficulté est primordial. Et la période de confinement liée au coronavirus a été l’occasion de le démontrer. En demandant, par exemple, des nouvelles de chacun. Et en laissant l’opportunité à certains de réduire un peu la voilure pour ne laisser personne au bord de la route. Mais l’écoute n’est rien sans la transparence, autre valeur à laquelle Mai est particulièrement attachée.
Alors certes, Mai a connu des difficultés. Mais finalement, n’est-ce pas ce qui lui a permis aussi de développer certaines « soft skills » comme l’empathie ou la résilience et d’oser sauter le pas ?
Ta prochaine étape ?
« Un véritable challenge. »
En effet, il s’agit du lancement d’Okamii.
Okamii, comme « Louve » en japonais et « II » pour pause.
Mais c’est également et surtout le nom de son entreprise dont le lancement est prévu courant mai. Il sera accompagné d’une communication reflétant vraiment ses valeurs. Objectif : venir en aide aux victimes de burn-out et aux profils atypiques.
En leur permettant de faire une pause, accompagnées par une équipe bienveillante, le temps de se reconstruire, réapprendre à s’aimer et rebondir ?
Et si tu avais des conseils à donner ?
« Essayez de vous libérer du regard des autres même si ce n’est pas simple. S’accepter est la base de tout. »
Ce n’est pas chose simple car il s’agit d’un véritable travail sur soi. Et Mai en sait quelque chose. Comme nombre d’entrepreneurs abandonnant une belle carrière pour se lancer, elle a dû faire face à l’incompréhension de l’entourage. Et c’est d’autant plus vrai quand on n’y compte aucun entrepreneur.
Mais comme le dit si bien Mai :
« Osez, on n’a qu’une vie »
Propos recueillis par Sophie Willocquet le 30 avril 2020
Ce portrait de femme inspirante de Mai Nguyen vous a plu ? Alors rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle rencontre de femme inspirante.
Vous pouvez également retrouver d’autres interviews ici. Vous donneront-elles l’envie et la force de vous lancer à votre tour ? N’hésitez pas à me faire part de ce que ces femmes vous inspirent. Et si vous connaissez des personnes qui accepteraient de se prêter au jeu, faites-le moi savoir via un commentaire ci-dessous.
Enfin, comme toujours, je vous invite à commenter, partager, liker.
Au plaisir de vous lire.
A bientôt.
Sophie