Qui n’a jamais été tenté d’embellir son parcours, ses compétences ou ses qualités pour être certain.e de retenir l’attention des recruteurs ? Et ce, juste afin de pousser un peu la chance. Je pense que nombreuses sont les personnes dans ce cas. Mais qui est allé jusqu’à mentir sur son CV ?
Mentir, quelles que soient les circonstances est rarement bien vu et peut entraîner des conséquences malheureuses. Mais quels sont les risques exacts si l’on choisit malgré tout de mentir sur son CV ? Quels sont les mensonges les plus répandus ? Et quelles sont les solutions qui nous permettent d’embellir notre CV sans passer par la case mensonges ?
C’est ce que je vous propose de découvrir ici avec, en bonus, une liste de personnalités soupçonnées d’avoir menti sur leur CV.
Que signifie exactement « mentir sur son CV » ?
Pour commencer, afin de s’entendre sur ce que signifie mentir sur son CV, voici deux définitions du mot « mentir » proposées par le Larousse :
Dissimuler, déguiser volontairement la vérité, nier ou taire ce qu'on devrait dire.
Ne pas donner un reflet exact de la réalité, la déguiser.
Le Larousse
Autrement dit, mentir signifie :
- broder,
- donner le change,
- fabuler,
- feindre,
- induire en erreur,
- inventer,
- mystifier,
- romancer,
- taire.
Mais certains diront qu’il y a « mentir » et « mentir ».
Ainsi, pour les puristes, nous mentons dès le moment où nous nous écartons un tant soit peu de la réalité ou que nous taisons certaines choses. Par exemple, en indiquant « fitness » dans vos hobbies alors que seule votre inscription au club démontre votre intérêt ou en omettant sa situation maritale.
Néanmoins, comme nous allons le voir, certains mensonges vont bien au-delà.
Mentir sur son CV : une pratique répandue ?
Une étude de 2017 du cabinet de recrutement Robert Half avait déjà montré l’ampleur de la pratique. Effectivement, selon l’enquête, 3 employeurs belges sur 4 déclaraient ainsi recevoir des CV mensongers.
Or, comme l’explique Frédérique Bruggeman, Managing Director chez Robert Half BeLux, « pourquoi prendre un tel risque, alors que les employeurs savent bien que personne n’est parfait ? ».
Quel risque ?
En fait, la réponse se trouve dans cette autre enquête réalisée en France par le cabinet auprès de 300 Directeurs Généraux la même année. En effet, 47% d’entre eux y révèlent avoir déjà exclu un candidat d’un poste après avoir découvert des renseignements faux ou exagérés dans son CV.
Et si l’on en croit la 9e étude de l’Institut RH Florian Mantione, plus récente, la situation ne s’est pas améliorée. Assurément, les CV trompeurs restent fréquents. Néanmoins, attention, leur définition du « CV trompeur » est relativement large :
- « dès l’instant où il contient un élément ne reflétant pas la vérité »
- « qui ne reflète pas la (exacte) vérité » que ce soit sur le fond ou la forme
- « qui amène à se (dé)valoriser en fonction des attentes de l’entreprise ciblée ».
Une pratique jugée normale par les candidats
88% estiment normal d’arranger son curriculum vitae pour décrocher un emploi. En effet, sans pour autant déclarer des renseignements erronés, nous sommes invité.e.s à :
- Adapter notre CV à l’emploi ciblé (titre, accroche, choix des compétences et expériences…)
- Utiliser les mots clés de l’annonce
- Choisir un format qui pourra séduire ou interpeller (ex : vidéo, couleurs de la firme ciblée…).
En résumé, apparaître sous notre meilleur profil.
Mensonges : Le constat sans appel des recruteurs
Ainsi, 62% auraient déjà constaté une ou plusieurs informations fausses sur les candidatures reçues (aptitudes, titres, performance…). Et bien sûr, il s’agit uniquement de celles identifiées…
Alors, tous menteurs ou presque ?
Quels sont les mensonges répandus sur un CV ?
Même si nous savons tous et toutes que mentir n’est jamais une bonne idée et encore moins sur son CV, une bonne part des candidat.e.s a une fâcheuse tendance à le faire. Dans des proportions diverses, de l’exagération au mensonge. Et ce, de façon à se montrer sous son meilleur jour auprès de l’employeur potentiel et faire la différence vis-à-vis des autres candidats.
Mais quels sont les mensonges les plus utilisés par les candidats ? En voici une liste des plus courants.
CV : Mentir sur son expérience professionnelle
Il existe bien des façons de mentir ou d’enjoliver son expérience professionnelle. Ainsi, parmi les exemples les plus fréquents, nous retrouvons :
- Transformer un stage ou une alternance en CDD (contrat à durée déterminée) pour éviter la malédiction du débutant,
- Rallonger une durée d’activité ou rester évasif sur les dates réelles de contrat pour cacher les trous éventuels de sa carrière,
- Étoffer ses responsabilités pour impressionner,
- S’inventer des missions pour faire écho à celles de l’annonce,
- Gonfler les résultats obtenus,
- …
Et certains candidats seraient même allés jusqu’à indiquer un emploi inventé de toutes pièces.
Or, il ne faut cependant pas oublier que le chargé de recrutement a la possibilité d’effectuer une prise de références ! En outre, si vous êtes perdu.e face à des responsabilités ou activités que vous êtes censé.e avoir déjà menées à bien par le passé, vous risquez d’être démasqué.e rapidement par votre nouvel employeur.
Enjoliver ses responsabilités et titres des emplois occupés sur son CV
Certains salariés transforment l’intitulé de leur poste :
- Parce que le métier a évolué (ex : « assistante » et « secrétaire » ou « personnel de ménager » et « technicien de maintenance »),
- Pour adapter un intitulé de poste qui n’a de signification qu’en interne,
- En anglais pour faire important,
- Par désir de reconnaissance,
- Pour avoir un titre accrocheur qui fera la différence auprès d’un recruteur.
Et dans les deux derniers cas, on commence déjà à s’éloigner de la réalité.
Et c’est d’autant plus vrai quand on embellit ses activités et responsabilités. Par exemple, nous indiquerons une mission ou un projet en laissant, dans le meilleur des cas, planer le doute sur l’étendue de notre participation. Ou bien, nous agrandirons notre périmètre d’action.
Mentir sur son CV : compétences professionnelles
Il n’est pas rare de voir un candidat surévaluer ses qualifications et expertises. En fait, prétendre maîtriser davantage des langues étrangères ou un logiciel (le pack office notamment) est relativement commun.
Par exemple, le candidat déclare être bilingue en anglais alors qu’il possède un niveau intermédiaire. Et plutôt que d’avouer une absence de pratique de la langue, on indiquera « débutant » ou « notions », pensant que les restes éloignés de nos cours du collège suffiront.
Or, cette pratique est complètement inutile et dangereuse. En effet, l’employeur peut rapidement s’en apercevoir lors d’un test à l’entretien d’embauche.
Et si ce n’était pas le cas, rappelez-vous que vous risquez d’être rapidement percé.e à jour si la compétence était clé pour le l’emploi. Par ailleurs, si vous n’avez que quelques notions dans des langues et qu’elles ne sont pas exigées, il n’y a aucun intérêt à l’indiquer.
Mentir sur son CV : diplômes, mentions, écoles et universités
L’un des autres classiques en matière de mensonge pour décrocher un emploi est de mentionner un diplôme, des qualifications ou certifications non obtenus. Et quelques personnes vont même parfois jusqu’à créer ou acheter un faux.
D’autres laissent le flou sur l’obtention du diplôme. Ainsi, l’école et le cursus sont reportés sur le CV, même si la personne ne l’a pas reçu, voire elle n’en a suivi que quelques cours. Et parfois, on peut voir apparaître plus honnêtement la mention « niveau ».
Quant à d’autres personnes, elles indiquent, de façon mensongère, une mention ou un statut de major de promotion, voire une grande école.
Néanmoins, attention car l’entreprise peut, au moment de l’embauche, demander une copie des diplômes, demander la vérification de votre cursus à des sociétés spécialisées ou consulter les annuaires des grandes écoles.
Mentir sur son adresse ou des informations personnelles
Dissimuler ou omettre des éléments sur sa situation maritale, son âge ou son adresse sont davantage acceptés par les recruteurs. Et pour cause, ce sont des facteurs jugés discriminants à l’embauche. Et ce ce fait, ne pas les indiquer peut faciliter l’obtention d’un entretien. Et c’était d’ailleurs le principe du cv anonyme (loi du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances).
En revanche, n’indiquez pas la ville du lieu de travail comme lieu de résidence si vous en êtes éloigné.e et envisagez uniquement de déménager en cas d’obtention du travail.
Par ailleurs, en ce qui concerne l’âge, il se devinera de toute façon par les dates d’obtention des diplômes si vous les avez indiquées ou par votre expérience.
Nota : il est déconseillé d’indiquer ses coordonnées téléphoniques et son adresse exacte (la ville suffit) sur des réseaux sociaux, y compris sur des réseaux professionnels comme Linkedin. En fait, plutôt que de donner matière à des personnes de vous harceler, indiquez sur votre CV que vous pouvez être joint.e par messagerie.
Tromper sur ses références et recommandations
Avoir de bonnes références n’est pas toujours simple. C’est pourquoi certains ont choisi de fournir des noms et coordonnées d’amis. Et ceux-ci raconteront évidemment tout le bien qu’ils pensent sur le professionnalisme de leur ami ou proche.
Mentir sur ses activités extra-professionnelles
Ici, les exagérations et tromperies porteront sur les expériences vécues (tour du monde, victoire à la compétition de lecture rapide, bénévolat…) ou les centres d’intérêt (ex : cryptomonnaies, activités créatives, sport…).
Mais plutôt que de vous inventer une expérience de bénévolat ou du volontariat, pour vous donner une aura de bienveillance, engagez-vous réellement dans une action même s’il ne s’agit que de quelques heures. Assurément, outre l’aspect peu valorisant, imaginez l’impression donnée si vous êtes découvert.e.
Quant à vos loisirs et autres centres d’intérêt, ne les évoquez que si vous les pratiquez suffisamment pour pouvoir en parler face à un recruteur qui, potentiellement peut les partager.
Par ailleurs, n’allez pas vous créer des récompenses ou autres trophées si vous ne les avez pas obtenus. Effectivement, une simple recherche sur internet suffit à le vérifier.
Mentir sur son CV : les conseils à ne pas suivre
Au cours de mes lectures, j’ai découvert des recommandations surprenantes vous invitant à tricher « intelligemment », parfois sur le ton de l’humour.
En voici quelques pépites… à ne surtout pas reproduire.
Des personnes connues l’ont fait, pourquoi pas vous ?
Effectivement, comme vous le découvrirez dans cet article, plusieurs célébrités s’y sont essayées. Et cela leur a même parfois servi.
Pour autant, iriez-vous jusqu’à parier sur votre carrière en vous basant sur quelques exceptions ?
Mentez sur vos expériences les plus anciennes
Assurément, si vous avez déjà une belle carrière derrière vous, il est peu probable qu’un recruteur recherchant des références, retrouve votre manager de l’époque. Et ce, d’autant plus si l’entreprise a fermé entre temps.
Détournez l'attention grâce à des atouts inutiles
Si vous prétendez avoir des qualifications utiles pour la fonction, votre mensonge sera très vite découvert. En revanche, qui ira vérifier que vous avez écrit des nouvelles non publiées ou que vous parlez couramment le quenya (langue elfique) ? Néanmoins, vous n’êtes pas à l’abri de vous trouver face à un recruteur curieux ou geek.
Utilisez la technique "Liste de courses"
En d’autres mots, noyer le recruteur sous une tonne d’informations. Mais en s’assurant bien sûr que tous les mots clés de l’annonce s’y trouvent également. Or, s’il y a bien un conseil à ne pas suivre, c’est bien celui-ci. En fait, un CV surchargé fait plutôt fuir les recruteurs qui ont très peu de temps devant eux. Et si vous aviez quelques qualifications avérées, elles passeront complètement inaperçues. De ce fait, mettez en avant uniquement vos atouts utiles pour le job visé.
Quels sont les moyens des entreprises pour détecter les mensonges sur les CV ?
Les entreprises, même si elles ne le font pas systématiquement, ont aujourd’hui les moyens de vérifier les CV reçus. Nous avions l’habitude qu’elles nous demandent des références ou une copie de nos diplômes. Mais elles ont aujourd’hui des moyens élargis comme ceux qui vous sont présentés ici.
Des sociétés chargées de vérifier les CV des candidats
Le coût d’un mauvais recrutement est loin d’être négligeable. Ainsi, il faut compter, selon ManPower, HR Voice et Opensourcing, de 30 000 pour un technicien jusqu’à 150 000 euros pour un dirigeant. Quant au cabinet de recrutement Hays, il parle d’une moyenne de 45 000 euros. De ce fait, il est tout à fait compréhensible que certaines compagnies préfèrent investir dans le contrôle des CV. Et pour cela, elles font appel à des sociétés de vérification des CV comme EveryCheck ou Verifdiploma.
Le contrôle des références
Les recruteurs peuvent facilement débusquer les fausses affirmations par des contrôles de références, même si ceux-ci sont encadrés légalement (article L1221-6 du Code du travail). En fait, la démarche est assez simple : il leur suffit d’appeler vos anciens managers.
La réclamation des diplômes
Il n’est pas rare que la copie des titres et autres certificats revendiqués soit demandée par les entreprises. Et ce, d’autant plus, pour les professions réglementées. Par ailleurs, c’est un paramètre qui peut être également vérifié en ligne.
La cohérence des données fournies
A défaut de demander des références, ce qui nécessite votre accord préalable, rien n’empêche un recruteur de rechercher des renseignements via internet. Par ce biais, il peut ainsi vérifier la cohérence des informations (ex : entre votre CV et votre profil Linkedin) mais également votre e-réputation. De ce fait, si vous êtes à la recherche d’une emploi, n’hésitez pas à faire du ménage sur vos publications les plus gênantes.
Les annuaires et bases de données des grandes écoles
Vous vous targuez d’avoir fait des études dans une grande école ? Sachez qu’outre l’accès aux bases de données de ces écoles (même après leur fermeture éventuelle), l’annuaire des anciens élèves pourrait bien vous trahir.
L’entretien
Rien de mieux que quelques questions pour permettre à un chargé de recrutement de lever (ou confirmer) ses doutes. Ainsi, il peut vérifier votre expertise et vos soft skills grâce à des mises en situation ou des tests de personnalité. De plus, à moins d’être un menteur pathologique, de la nervosité, un stress anormal, des incohérences dans vos propos sont autant de signes auxquels les chargés du recrutement sont attentifs.
Mentir sur son CV : quels sont les risques encourus ?
La législation considère qu’il appartient à l’employeur de vérifier les affirmations transmises par le candidat. Néanmoins, certaines sanctions peuvent être appliquées en cas d’informations erronées. Et si les plus graves à court terme sont juridiques, d’autres peuvent être tout aussi handicapantes sur le moyen ou long terme.
Mentir sur son CV = problèmes judiciaires pour les professions réglementées
Qu'est-ce qu'une profession réglementée ?
Selon la Directive Européenne 2005/36/CE, une profession réglementée est :
"Une activité ou un ensemble d'activités professionnelles dont l'accès, l'exercice ou une des modalités d'exercice est subordonné directement ou indirectement, en vertu de dispositions législatives, réglementaires ou administratives, à la possession de qualifications professionnelles déterminées ;
l'utilisation d'un titre professionnel limitée par des dispositions législatives, réglementaires ou administratives aux détenteurs d'une qualification professionnelle donnée constitue notamment une modalité d'exercice.
Lorsque la première phrase n'est pas d'application, une profession visée au paragraphe 2 est assimilée à une profession réglementée."
Professions réglementées : que risque-t-on à mentir sur son CV ?
Si vous pratiquez une activité professionnelle réglementée telle que médecin, avocat ou encore expert-comptable, les risques encourus peuvent être lourds. Effectivement, cela relève d’une infraction pénale et vous pouvez être poursuivi.e pour « faux et usage de faux » ou “illégalité d’activité”. Et vous encourez ainsi jusqu’à 45000 € d’amende et trois ans d’emprisonnement (article 441-1 du Code pénal).
Autres professions : Licenciement pour faute grave
Si le mensonge énoncé représente un critère décisif dans le recrutement, vous vous exposez alors à un licenciement pour faute grave ou lourde. Par ailleurs, selon l’article 1137 du Code civil, votre employeur peut obtenir l’annulation de votre contrat de travail, sans indemnités de licenciement.
L’incapacité à tenir le poste
Les qualifications demandées sont rarement optionnelles. De ce fait, si vous avez prétendu avoir certaines expertises, vous vous retrouverez très vite en difficulté, une fois embauché.e. Et vous devrez faire face à des doutes sur vos compétences réelles, des tensions qui en découleront avec vos collègues et votre manager… et certainement à un avenir réduit dans votre emploi si ces compétences étaient clés dans votre activité.
La confiance perdue
Au-delà des sanctions pénales, mentir sur votre cv vous expose à ne pas être recruté.e, si l’employeur s’aperçoit de la falsification avant la fin de la période d’essai. De même, avant cela, lors de l’interview, vous confronter au recruteur pourra se révéler particulièrement embarrassant.
La réputation en jeu et un avenir professionnel mis à mal
Le monde est petit et ce, d’autant plus avec les réseaux professionnels. De ce fait, ne croyez pas que votre « fraude » sera confinée au seul recruteur qui s’est aperçu d’une supercherie de votre part. Assurément, votre tricherie pourrait bien mettre à mal votre futur professionnel.
Mentir sur son CV : est-ce que cela peut payer ?
« On ne sait jamais, sur un malentendu… ».
D’ailleurs, certaines personnes s’en sont sorties, soit parce que leur mensonge n’a jamais été révélé, soit parce que leur talent était tel ou le mensonge léger que cela n’a rien changé pour elles.
Néanmoins, évitez de le faire car il y a peu de chances que cela ne soit découvert. Et les conséquences peuvent être terribles, comme on a pu le voir précédemment.
Par ailleurs, il faut avoir en tête d’autres conséquences comme les suivantes.
Mentir sur son CV : la peur constante d’être découvert.e
A moins d’être mythomane ou clairement malhonnête, peu d’entre nous sommes à l’aise avec le mensonge. Et outre le manque d’intégrité, c’est l’énergie que demande de vivre dans le mensonge. En effet, un salarié dont la vie professionnelle repose sur un mensonge :
- Sera toujours sur ses gardes pour éviter le moindre faux pas
- Se posera toujours la question de savoir si une remarque à côté de la plaque, l’absence de réponse à une question (…) l’a trahi
- Aura peur de tomber sur une personne le connaissant
- Craindra quotidiennement d’être licencié, voire de briser sa carrière.
En résumé, un mensonge sur son CV est une véritable épée de Damoclès.
"Si tu dis la vérité, tu n'as pas à te souvenir de quoi que ce soit."
Mark Twain
Célébrités accusées d'avoir menti sur leur CV
Le mensonge n’est pas une question de célébrité ou d’argent. Et oui, même des personnes célèbres se sont parfois inventé des qualifications ou modifié leur nom ou leur âge… Et ce, pour obtenir un poste, un rôle au cinéma, avoir accès à une école prestigieuse… Les personnalités suivantes ont ainsi été accusées de l’avoir fait, certaines l’ayant même avoué par la suite.
Les personnalités qui auraient menti sur leur diplôme
Gilles Bernheim, ancien grand rabbin de France, a ainsi avoué avoir fabulé sur son titre d’agrégé de philosophie.
Sur un CV de Rachida Dati, apparaît un MBA délivré par H.E.C., suivi de la précision « ancienne élève de l’Institut supérieur des affaires ». Un flou laissant planner le doute sur l’obtention réelle du diplôme et qui l’aurait aidée à entrer à l’École nationale de la Magistrature. L’affaire fut révélée à l’époque par le Canard Enchaîné.
Quant à Scott Thompson, ancien PDG de Yahoo, son mensonge sur ses diplômes, l’aurait mené à la démission.
Jacques Labeyrie, prétendument normalien et agrégé de mathématiques, dont les mensonges lui coûteront son poste de Directeur de l’École Centrale de Lyon.
Christiane Taubira qui entretiendrait le flou en ne démentant pas les déclarations erronées sur ses supposés doctorats.
Jean-Christophe Cambadélis a été accusé par Médiapart d’avoir obtenu son doctorat sans avoir passé les qualifications antérieures requises pour passer une soutenance de thèse.
Bruno Le Roux, ministre de l’Intérieur, contrairement à ce qu’indiquait son CV, n’a jamais été diplômé d’HEC ni de l’ESSEC.
Nicolas Sarkozy aurait également fait quelques arrangements avec la vérité.
En 1987, Joe Biden, alors qu’il se présentait déjà aux élections présidentielles, affirmait qu’il avait terminé dans la première moitié de sa classe à la faculté de droit de l’université de Syracuse. Or, il était 76e sur 85. En outre, il a avoué avoir fait du plagiat lors de ses études.
Camille Combal déclare « Je suis le Christophe Rocancourt des médias, je suis vraiment une arnaque. » dans l’article que lui consacre 20 Minutes. L’animateur vedette de TF1 avoue avoir triché sur ses diplômes pour obtenir un stage en journalisme, alors qu’il est stagiaire chez Fun Radio. En effet, il indique avoir prétendu être journaliste et fourni un faux document d’une école de journalisme.
Marilee Jones travaillait au MIT, notamment en tant que responsable des admissions, depuis 28 ans lorsque la célèbre école s’est rendu compte qu’elle n’avait jamais décroché les diplômes qu’elle indiquait avoir obtenus sur son CV. En fait, elle n’avait même jamais reçu de titre universitaire.
Sandra Baldwin, première femme nommée à la tête du Comité olympique américain, a démissionné après avoir admis avoir indiqué de fausses déclarations sur son CV.
Alessandra Sublet a avoué avoir prétendu être diplômée de monitrice de voile pour obtenir un travail de GO au Club Med. Et elle indique même être allée plus loin pour un stage chez MTV à New York. Mais cela ne lui a guère servi car la supercherie a vite été découverte.
Les célébrités qui auraient affabulé sur leur expérience
Pour obtenir un rôle, George Clooney a prétendu jouer dans un film auprès de la directrice de casting, Mary Golberg, qui avait justement travaillé sur le film en question ! Oups !
Robert Pattinson a résolu le problème du trou dans le CV en déclarant aux directeurs de casting être à la Royal Academy of Dramatic Art et à Oxford pendant les phases concernées.
Jameela Jamil que vous connaissez peut-être grâce à « The Good Place » ou, plus récemment « She-Hulk », quant à elle, s’est inventé une expérience en comédie et en impro.
Gordon Ramsay, célèbre chef cuisinier anglais, s’est créé une carrière dans le football avortée par une blessure (équipe des Glasgow Rangers). En fait, il aurait juste participé à un match d’honneur.
Les célébrités qui auraient surévalué ou inventé leurs compétences
Anne Hathaway et Eddie Redmayne ont tous deux prétendu savoir monter à cheval pour obtenir un rôle, l’une dans « Le secret de Brokeback Mountain » et l’autre dans « Elizabeth I ». Tout comme Daniel Craig, rendu célèbre par son rôle de James Bond. Ou encore Phoebe Dynevo (Bridgerton), Rachel McAdams, Mark Ruffalo (Hulk). En conclusion, si vous voulez briller à Hollywood, apprenez l’équitation.
Liam Hemsworth a affirmé savoir jouer au volleyball pour le casting de « The last song ».
Laura Fraser (Breaking Bad) a prétendu savoir parler allemand alors qu’elle n’en avait que quelques notions apprises à l’école.
Beyonce est connue pour enjoliver son niveau de contribution à l’écriture de ses singles.
Les personnes renommées qui auraient menti sur leur état civil
Whoopi Goldberg a ainsi modifié son nom. De plus, elle s’est ajouté quelques années pour obtenir des rôles au début de sa carrière et ne plus entendre qu’elle était trop jeune. Tout comme Mila Kunis pour être engagée dans « That 70s show ». Et Gillian Anderson pour avoir une chance d’interpréter Dana Scully dans « X-Files ». Ainsi que Sandra Bullock, Laurence Fishburne…
Certains se sont rajeunis comme Eminem, Jennifer Lopez, Nicki Minaj. Ou encore Faustine Bollaert qui modifiait sa page Wikipédia parce ce qu’elle était complexée par son âge.
Rebel Wilson a également prétendu être plus jeune qu’elle ne l’était, a changé son nom et s’est même inventé une vie misérable (ghetto, malaria…).
L’américaine Chloë Grace Moretz a, quant à elle, a prétendu être anglaise pour obtenir son rôle dans le film de Martin Scorsese « Hugo ». Alors que le britannique Idris Elba a fait croire qu’il était américain.
Optimiser sa candidature sans mentir sur son CV, c’est possible
Rassurez-vous, les candidats parfaits n’existent pas. Effectivement, tout salarié peut être amené à à vivre une période d’inactivité. Mais une zone d’ombre dans votre vie professionnelle ne vous empêchera pas d’obtenir le poste souhaité ! De ce fait, restez honnête et assumez ces phases d’inactivité professionnelle. Voici quelques pistes pour mettre en avant vos atouts.
Congé parental
S’adapter à un nouveau rythme, s’organiser et faire preuve de recul, vous avez sûrement acquis de nouvelles aptitudes bien utiles ! Par ailleurs, vous ne serez pas le premier salarié à avoir pris ce type de congé. De ce fait, la personne en face de vous est à même de le comprendre. De plus, cela n’enlève en rien les qualités de votre candidature, ni votre motivation réelle.
Congé sabbatique
Vous avez décidé de voyager, de vous engager dans une association humanitaire ou de passer du temps en famille ? Mettez en évidence votre ouverture d’esprit, votre curiosité, vos capacités d’organisation ou ce que cette expérience vous a appris ainsi qe toute aptitude qui se révèlera utile pour le succès du poste.
Projet entrepreneurial non abouti
Même si votre société n’a pas fonctionné, votre prise de risques et votre détermination plairont sans aucun doute. Par ailleurs, sans doute avez-vous acquis, à cette occasion, des connaissances et expertises supplémentaires. Effectivement, on dit souvent qu’un entrepreneur se doit d’avoir toutes les casquettes (marketing, vente, comptabilité…).
Chômage de longue durée ou problèmes personnels
Il est moins évident d’évoquer ces situations qui sont généralement subies. Alors, inutile d’entrer dans les détails, soyez concis.e et essayez d’adopter une attitude positive. En effet, dans la plupart des cas, vous n’êtes par resté inactif. De ce fait, si vous avez réalisé une formation ou un bilan de compétences ou encore un projet ou du bénévolat, c’est le moment d’en parler.
Depuis quelques années, les mentalités ont fortement évolué et les parcours atypiques sont mieux acceptés, voire recherchés. De ce fait, soyez à l’aise avec votre CV qui ne reflète qu’en partie votre personnalité et vos atouts. Rappelez-vous que vos qualités comportementales (soft skills) sont tout aussi précieuses : l’intelligence émotionnelle, la créativité et l’empathie sont aujourd’hui des traits très prisés.
Les bons mots clés
Une personne chargée d’un recrutement s’attend à retrouver certains termes, notamment ceux de l’annonce. Mais, pour autant, n’allez pas les placer coûte que coûte. En fait, il s’agit juste d’adapter votre vocabulaire au jargon de l’entreprise, à condition qu’il soit le reflet de vos forces et réalisations.
Par ailleurs, vous pouvez également retrouver des mots clés pertinents dans les fiches métiers (ex : sur des sites comme Studyrama ou celui de l’APEC). Enfin, n’oubliez pas d’aller faire un tour sur le site de la société elle-même si elle en a un.
Références
Si vous avez quitté votre société sur une mauvaise note, plutôt que de fournir le nom de votre manager, communiquez celui d’un client avec qui cela s’est bien passé ou celui d’une personne avec qui vous avez été amené.e à collaborer.
Par ailleurs, demandez des références sur votre profil Linkedin : anciens employeurs, clients, professeurs…
Le manque d'expérience professionnelle
Vous n’avez pas encore pu démontrer vos connaissances au sein d’entreprises. Mais peut-être n’en êtes-vous pas pour autant un vrai débutant. En fait, il y a plusieurs façons de montrer son expérience. Par exemple, en donnant des conseils sur un blog ou une chaîne Youtube que vous aurez créés ou un portfolio en ligne de vos créations artistiques. Et pour l’intégrer sur votre CV, rien de plus simple. Créez gratuitement un QR code que vous intégrerez dessus.
La formation
Certes, vous ne pouvez devenir ingénieur ou expert dans un domaine en quelques jours. Néanmoins, certaines formations en ligne, de courte durée, vous permettent de posséder au moins quelques connaissances qui se révèleront peut-être suffisantes.
Et s’il vous faut des connaissances plus approfondies, envisagez de vous former si celles-ci sont régulièrement demandées pour la plupart des emplois qui vous intéressent. Certes, vous devrez attendre la prochaine opportunité mais ce n’est pas une fin en soi. Considérez-le plutôt comme un contre-temps, une étape supplémentaire avant de décrocher le travail de vos rêves.
Pour conclure : Faut-il mentir sur son CV ?
Etes-vous prêt.e à mettre en jeu votre réputation et votre avenir professionnel ? Ou, pire encore, recevoir une lettre de licenciement pour faute grave ou avoir des problèmes avec la loi ?
Parce que ce sont bien les risques que vous prenez en mentant sur votre CV et en produisant des faux. Certes, il y a des omissions ou des arrangements avec la vérité qui sont plus acceptables que d’autres et qui seront tolérés. Mais d’autres entraîneront irrévocablement une rupture de contrat, voire des sanctions pénales.
De ce fait, soyez prudent.e.s sur le sujet, ne franchissez pas les limites de l’acceptable. Et misez plutôt sur vos qualités et compétences qui, si elles sont mises en avant habilement, peuvent déjà vous permettre d’obtenir un entretien. Ensuite, votre personnalité et votre motivation feront le reste.
De ce fait, résistez à la tentation de vous créer de toute pièce le profil du salarié idéal, trop beau pour être vrai. Et comme le dit une célèbre enseigne de fast food : « venez comme vous êtes ». Ou comme les anglophones le disent si bien : « You are enough » (vous suffisez).