« Il faut lâcher prise » est certainement l’une des phrases les plus entendues par les personnes en état de stress ou en plein désarroi. Et si elle est répétée à l’envie par tout le monde ou presque, personne ne semble vraiment savoir comment réaliser cette prouesse. Effectivement, nous sommes tou.te.s d’accord pour lâcher prise mais comment en trouver la force ?
Car le lâcher-prise est clairement plus facile sur le papier que dans la réalité. Et de ce fait, se l’entendre dire peut être particulièrement agaçant. En fait, seule réponse donnée à notre détresse, elle nous donne l’impression d’être tout simplement incompris.e.
Alors que se cache-t-il vraiment derrière le lâcher prise et comment en trouver les clés ?
Voici la réponse que je te propose.
Que signifie lâcher prise ?
Je te propose, pour commencer, une définition du lâcher-prise issue du Larousse :
« Moyen de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise. »
L’intérêt de cette définition ? En fait, elle t’indique déjà quelques informations primordiales. Non seulement pour comprendre cette notion. Mais également les moyens de l’atteindre. En effet, il est question de techniques permettant de se libérer intérieurement d’une volonté de contrôler.
Passons maintenant aux synonymes de lâcher prise : capituler, céder, laisser faire, mollir, abandonner, laisser tomber, se détacher, délaisser, laisser échapper, libérer.
Et comme tu peux t’en rendre compte, certains d’entre eux laissent à penser que lâcher prise est une faiblesse.
Or, c’est une erreur. En effet, comme l’indique Eckhart Tolle :
« Parfois, lâcher prise est un acte plus puissant que se défendre ou s’accrocher. »
Pourquoi lâcher prise est une force ?
Dans un article précédent, j’indiquais que la différence entre les qualités et les défauts n’était parfois qu’une question de curseur. Ainsi, être volontaire, tenace ou même pugnace, est perçu comme une qualité. Et à l’inverse, s’acharner inutilement, est complètement contre-productif voire dangereux.
« Si vous avez attrapé un éléphant par une patte de derrière et qu’il cherche à s’enfuir, il vaut mieux lâcher prise. »
Abraham Lincoln
En effet, il est parfois nécessaire de savoir choisir ses combats sous peine de s’épuiser et de passer à côté de ce qui en vaut vraiment la peine.
En fait, abandonner, contrairement aux idées reçues, est parfois une vraie preuve de courage et d’ouverture. Car c’est laisser partir des croyances et se remettre en cause. Et cela signifie parfois aussi laisser derrière soi des choses, des relations ou des personnes auxquelles nous tenons particulièrement.
D’où vient le manque de lâcher-prise ?
Nous avons touché du doigt l’origine du manque de lâcher-prise avec la définition du Larousse.
T’en rappelles-tu ?
Il était question de maîtrise. En fait une nécessité qui, comme tout besoin de contrôle, cache souvent des peurs.
Et je le comprends car j’ai moi-même voulu longtemps tout contrôler. En fait, c’était plus rassurant que d’affronter certaines de mes peurs (peur de l’inconnu, du regard des autres, de l’échec…).
Or, aujourd’hui, avec l’âge, ce besoin n’est plus aussi présent car j’ai davantage confiance en moi.
Seulement, ce n’est pas arrivé en un claquement de doigts. En effet, pour cela, il m’a fallu sortir régulièrement de ma zone de confort. Et petit à petit car il n’est guère facile d’oser changer, de remettre en cause ses croyances. En résumé, de prendre suffisamment confiance en moi pour évoluer.
Néanmoins, avec le recul, je suis plutôt fière du chemin réalisé.
Et toi, où en es-tu question lâcher-prise. Pour le savoir, je te propose de faire ce test proposé par Psychologies « Savez-vous lâcher prise ? ».
Et maintenant, passons aux techniques.
Comment lâcher prise ?
Identifier l’origine du manque de lâcher-prise
Pour cela, note les situations où tu as du mal à lâcher prise. D’ailleurs, peut-être en as-tu déjà en tête. Et à défaut, repère les prochaines.
Ensuite, pose-toi les questions suivantes :
- Quels sont les points communs entre ces situations ?
- A ton avis, quelle peur ou quel besoin dissimule-t-elle ?
- Sur quel point t’es-tu senti.e menacé.e ?
- Jusqu’à quel point cela t’a-t-il été difficile d’abandonner ?
Ces quelques questions pourraient bien t’aider à en découvrir l’origine et l’importance que cela revêt pour toi.
Effectivement, nous avons souvent tendance, par exemple, à nous raccrocher à des croyances, des valeurs inculquées durant l’enfance. Et en les abandonnant, nous avons l’impression de trahir celles et ceux qui nous les ont enseignées.
Mais ce n’est pas la seule cause d’absence de lâcher-prise. Ainsi, c’est parfois une peur qui s’exprime et nous préférons nous obstiner plutôt que de prendre le risque de l’affronter.
Par ailleurs, cela peut être également lié à un esprit de compétition exacerbé et la volonté d’avoir raison à tout prix.
Enfin, quelques fois, lâcher prise, c’est aussi accepter de reconnaître la fin d’une relation, de laisser partir quelqu’un.
Se demander quelles seraient les conséquences du lâcher-prise
Tout d’abord, les conséquences négatives.
Ainsi, pour les situations où tu te refuses à abandonner, demande-toi quels seraient les risques à lâcher prise. Qu’y perdrais-tu ?
En effet, serait-ce si important, si dramatique ? Ou est-ce juste une façon d’avoir le dessus sur ton interlocuteur ?
Et maintenant, passons aux conséquences positives si tu acceptais de céder.
Que pourrait-il advenir ? Que pourrais-tu y gagner ? Des amis en plus, un respect nouveau, une réduction de ton stress, de nouvelles connaissances… ?
Tourner la page
En ce qui me concerne, ce qui m’a aidé, est de me rendre compte du chemin parcouru. Ainsi, en me libérant de certaines peurs, de certaines croyances, j’ai pu grandir.
Par exemple, je ne suis plus la petite fille timide de façon maladive de mon enfance. Et ce grâce aux risques que j’ai accepté de prendre et les expériences enrichissantes et rencontres passionnantes qui en ont découlé.
En fait, nos peurs survivent surtout car l’esprit humain a tendance à se rappeler les expériences négatives plus que les positives. Et sans action de notre part, elles s’en nourrissent sans fin.
C’est pourquoi j’ai aussi mis en place un journal quotidien.
Rassure-toi, rien de bien compliqué. En fait, il s’agit d’un fichier où je reporte tout ce qui a été positif dans ma journée. Et il y a toujours de quoi écrire, y compris quand certaines situations m’ont agacée. Des compliments, des activités que j’ai réussi à caser dans ma journée…
En fait, un journal de gratitudes.
Et tout cela m’aide à tourner la page, à relativiser.
Bien entendu, pour certaines situations plus importantes, cela ne suffit pas toujours. Et dans ces situations (ex : rupture, décès…), c’est le temps qui fera son office. En effet, il te faudra passer par certaines étapes. C’est ce qui s’appelle la courbe du deuil.
Cloisonner
Cloisonner, c’est séparer sa vie professionnelle de sa vie personnelle. D’ailleurs, tu as sans doute déjà entendu l’expression « quand je passe le seuil de l’entreprise, je laisse mes problèmes personnels derrière moi ». Et on sait à quel point c’est parfois compliqué. Mais cela vaut la peine d’essayer, y compris quand on passe la porte de son domicile. Et pour ce faire, essaie, par exemple, la visualisation en t’imaginant passer une porte virtuelle chaque fois que tu passes d’un monde à l’autre. Ou alors change de tenue et enfile des vêtements confortables dans lesquels tu te sens bien.
Des difficultés à lâcher ? Alors oblige-toi à :
- ne pas ramener du boulot à la maison (en télétravail, éteindre téléphone et ordinateur)
- noter les idées qui te viennent sur un petit cahier à cet effet pour ne pas oublier et les traiter au bon moment.
Personne n’est irremplaçable
Il est également important de savoir dire non quand il le faut et déléguer quand c’est possible, y compris à la maison. Et peu importe si ce n’est pas fait exactement comme on le voudrait. A trop vouloir cadrer les autres, on les décourage. Alors on les laisse s’en charger, apprendre ou faire à leur rythme et on profite du moment.
Arrêter de vouloir convaincre à tout prix
En effet, cela ne fonctionne pas dans la majorité des cas. C’est vouloir prendre le dessus sur l’autre et il y a au moins une des parties, voire les deux qui repartent frustrées. Alors que prendre le temps d’écouter et de comprendre le point de vue de l’autre nous montre souvent que nos avis ne sont pas aussi éloignés finalement. Ou bien que nous n’avions pas toutes les données. Cela demande du courage mais ce qu’on y gagne vaut de l’or. En effet, nous gagnons en ouverture d’esprit, en connaissances nouvelles, en empathie, en respect, confiance ou amitié de la part des autres…
Lâcher prise : en trouver la force en se recentrant sur soi
Un moment rien qu’à soi permet souvent de prendre le recul nécessaire. Effectivement le silence, loin de la situation stressante, de l’agitation ou des arguments de chacun, est quelques fois la solution. Alors, isole-toi dans un endroit calme, installe-toi confortablement et fais quelques inspirations profondes. Puis laisse tes pensées te traverser l’esprit sans chercher à les retenir. Jusqu’à ce qu’elles se calment et que tu puisses à nouveau réfléchir de façon posée et relativiser.
Reconnaître ses limites
Enfin, je te parlerai de cette citation très connue : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre« . En gros, choisis tes batailles. Certaines ne valent clairement pas d’être défendues jusqu’à un point de non retour.
Car lâcher prise, c’est accepter ses limites.
Qu’en penses-tu ? Arrives-tu à prendre du recul et quelles solutions as-tu déjà essayées ?
N’hésite pas à partager avec nous en commentaires.
Au plaisir de te lire.
Sophie
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