Dire non peut, chez les personnes manquant de confiance en elles, entraîner un véritable sentiment de culpabilité. Et certains manipulateurs n’hésitent pas à utiliser cette faille. Mais pourquoi est-il important de savoir dire non ? En fait, outre le sentiment désagréable d’être manipulé.e, s’ajoute le risque de fatigue, voire de burn-out dans les cas les plus graves. Mais pas uniquement. En effet, le temps pris pour rendre service n’est pas extensible pour autant. Et le risque est de ne pas être en mesure de réaliser soi-même ce que l’on avait prévu. Avec les conséquences correspondantes. Alors pour dire non, apprenons déjà à ne plus nous sentir coupable. Et pour cela, voici quelques clés pour :
- Identifier l’origine de ce besoin de faire plaisir à tout le monde
- Reconnaître et déjouer les manipulations
- Ne pas tomber dans l’excès inverse
Le sentiment de culpabilité
Contrairement aux idées reçues, le sentiment de culpabilité est certes une émotion désagréable mais il est utile. En effet, tout d’abord, comme toute émotion, il nous envoie une alerte, un signal. Il nous indique que nous avons eu des pensées ou des actes contraires à nos principes, nos valeurs. Des attitudes que nous regrettons.
De plus, ce sentiment nous permet de développer de l’empathie. Ainsi, nous nous sentons coupables car nous nous mettons à la place des personnes que nous avons malmenées, trahies ou offensées. De ce fait, il s’agit d’un sentiment normal, même s’il accompagne souvent de sensations désagréables (ex : honte, angoisse…).
La définition la plus courante de la culpabilité (culpabilis en latin, coupable) est l’état d’une personne ayant commis une infraction ou une faute. L’un des synonymes en est la responsabilité.
Mais c’est également, selon le Larousse, le « sentiment de faute ressenti par un sujet, que celle-ci soit réelle ou imaginaire ». Car effectivement, malgré le sentiment de culpabilité, la faute n’est pas toujours avérée.
De ce fait, avons-nous toujours raison de nous sentir coupable ? Effectivement, la réponse est non. Il suffit, par exemple, de citer le sentiment de culpabilité du survivant. Quelle est la responsabilité d’une personne ayant survécu seule à un drame dont elle n’est généralement pas à l’origine ?
Et, pour en revenir à notre sujet, à savoir le cas d’une personne qui ne sait pas dire non, pourquoi se sent-elle coupable ? Parce qu’elle pense aux conséquences de son refus ? Ou parfois aussi parce qu’elle ne trouve pas le courage de dire non ?
Et toi, quel est ton rapport avec la culpabilité ? Un test pour le savoir.
Ne pas savoir dire non : quelle en est l’origine ?
Ne pas savoir dire non vient essentiellement de plusieurs peurs comme, par exemple, celles de :
- Perdre l’amour ou l’amitié d’une personne
- Décevoir
- Blesser
- Etre rejeté
- Ne pas être perçu.e comme quelqu’un de bien, de confiance, efficace, professionnel…
- Ne pas être reconnu.e à sa juste valeur.
Or ces peurs, fonctionnent essentiellement sur des croyances parfois utilisées par des personnes manipulatrices. Attention : nous sommes tous plus ou moins manipulateurs. Par exemple, qui n’a jamais utilisé le sourire pour obtenir plus facilement un service ? La différence, c’est le niveau et la fréquence.
Et toi sais-tu dire non ? Pour le savoir, fais le test ici.
Que risquons-nous à dire non ?
Nous avons vu que la difficulté à dire non était souvent liée à des peurs reposant sur des croyances. Par exemple :
- « Si je n’accède pas à sa demande, elle ne voudra plus me parler »
- « Si je refuse de travailler jusqu’à l’épuisement, mon responsable ne me fera plus confiance ».
Mais est-ce déjà arrivé ? En fait, il faut savoir que moins de 10% de nos peurs deviennent réalité.
Je ne parle pas de refus systématiques, mais dans le cas d’un « non » légitime, explicable, raisonnable et expliqué.
Ainsi, ne pas dire « oui » à tout fait-il de toi un.e mauvais.e ami.e ?
Et indiquer que tu n’es pas en mesure de prendre en charge de nouveaux dossiers pour le moment est-il, selon toi, une preuve de mauvaise volonté ? Avant de répondre, regarde de nouveau la pile de dossiers menaçant de s’effondrer sur ton bureau.
Dans le premier exemple, si c’est vraiment un.e ami.e, elle ne t’en voudra pas longtemps. En effet, tu as certainement des qualités qu’elle apprécie et ne voudra pas perdre.
Et dans le deuxième exemple, tu peux aussi négocier avec ton responsable sur la priorisation des dossiers. Car on peut effectivement comprendre qu’un dossier puisse être traité prioritairement. Néanmoins, il doit comprendre que ce sera au détriment des autres.
Dans tous les cas, même si les personnes n’apprécient pas sur le moment, elles seront à même de comprendre si le « non » est à la fois ponctuel et légitime.
Alors on relativise.
Reconnaître et déjouer les manipulations
Pour pouvoir déjouer les ruses des manipulateurs, il faut déjà pouvoir les reconnaître.
En voici quelques signes.
Le côté répétitif
C’est même à ça qu’on les reconnaît (sauf les plus malin.e.s qui changent d’interlocuteurs pour passer inaperçu.e.s). En fait, ces personnes ont toujours besoin d’un service mais bien sûr, c’est exceptionnel, voire même c’est la dernière fois. Tu peux leur faire confiance, d’après elles. Mais l’exceptionnel revient régulièrement au final.
Le manque de réciprocité
Voire même son absence totale. Ce type de personnalités a toujours besoin d’aide et si possible tout de suite. Mais elles sont toujours trop occupées pour rendre des services en retour.
Le chantage affectif ou la menace
« Si tu ne fais pas ça, je m’en vais. » ou ce qu’on entend parfois chez les enfants « si je n’ai pas ça, je ne t’aimerais plus jamais. ».
Et parfois même, la personne fait preuve de raisonnement illogique. « Si tu ne fais pas ça, c’est que tu ne m’aimes pas. » Or, ne pas accepter tout, ne remet pas en cause l’amour ou l’amitié que l’on a pour cette personne.
Les cadeaux intéressés
C’est une manipulation qui a souvent été utilisée par des fournisseurs. En offrant un cadeau, l’attente implicite est une commande chez eux. Mais c’est aussi le cas dans la vie privée. Ainsi, si une personne t’offre régulièrement des cadeaux hors occasion spéciale (ex : anniversaire), pose-toi des questions.
La comparaison
« Untel l’aurait fait, lui. ». Oui mais tu n’es pas Untel. Et tu n’as donc pas à te comparer ni te comporter comme lui, sache-le.
Je suis certaine que tu auras reconnu le comportement de certaines personnes de ton entourage professionnel ou personnel. Et maintenant que tu sais reconnaître les manipulations les plus communes, voici ce qu’il ne faut pas faire pour les encourager.
Savoir dire non : A ne pas faire
Vouloir jouer au sauveur systématique
Rappelle-toi que tu n’as pas à tout porter sur tes épaules. Donc, si tu ne veux pas finir au bord de l’épuisement, laisse aussi les personnes se débrouiller au moins dans un premier temps.
Etre hésitant
Les manipulateurs sentent rapidement la faille et s’y engouffrent sans pitié. En effet, l’hésitation n’est pas interprétée comme un « non », mais plus tôt comme un « oui » probable… A force d’insistance.
Faire quand même après avoir dit non
Je suis la première à en avoir été « victime » (consentante ?). Cela va de pair avec le syndrome du sauveur. On dit « non », on râle et finalement on fait. De ce fait, le message n’est pas très clair. Et le « non » devient une nouvelle fois un « oui » déguisé d’une personne qui se fait prier.
Attendre le ras-le-bol pour s’exprimer
Ou l’effet cocotte-minute. On accepte une fois, deux fois… Et puis, un jour, on explose parce qu’on est un peu plus fatigué que les autres jours. Or, malheureusement, cela ne tombe pas toujours sur les bonnes personnes.
Tomber dans le piège du « non » systématique
L’un des premiers effets pervers quand on essaie de changer et d’essayer enfin d’être ferme, c’est de pratiquer le refus systématique. Or, le danger, c’est de perdre toute crédibilité ou de passer à côté d’opportunités agréables ou intéressants.
Savoir dire non sans sentiment de culpabilité : A faire
Voici enfin quelques techniques pour apprendre à dire non en douceur :
Reporter la décision
Par exemple : « Je termine et je te réponds ». Cela permet à la fois de prendre le temps de réfléchir à ce qui m’a été demandé. De plus, cela montre aux autres que je n’accepte pas tout et n’importe quoi.
Refuser sans dire non
Exemples : « Pas maintenant », « je suis plus disponible cet après-midi, on en parle si tu veux. », « en as-tu parlé à Untel ? »…
Dissocier son refus de ses sentiments pour l’autre
Aimer, avoir de l’amitié, être attaché… Que ce soit pour un conjoint, un.e ami.e ou son entreprise, opposer un refus n’est en rien un déni de nos sentiments.
Réciprocité à niveau égal
La réciprocité oui mais au même niveau. Si tu me prêtes du sel, tu ne t’attends pas en retour à ce que je te laisse ma voiture tout un week-end.
Poser les limites
Oui, tu es toujours prêt.e à rendre service mais uniquement dans la mesure de tes moyens. Par la même occasion, fais comprendre que tu n’es pas dupe. Et pourquoi pas, profites-en pour passer un marché gagnant/gagnant.
Etre ferme tout en gardant le sourire
S’exprimer clairement et de façon assurée, avoir un visage ouvert. Et savoir dire oui… de temps à autre.
Pour conclure
Ne pas savoir dire « non » s’apprend et par ces quelques techniques, tu devrais être en mesure de dire « oui » uniquement quand tu le désires vraiment. Et toi, quelles sont les moyens que tu utilises aujourd’hui pour éviter de te faire « piéger » ? Raconte-nous via les commentaires.
Au plaisir de te lire.
Sophie
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