Booster sa confiance en soi, nous sommes nombreux à le vouloir. Mais comment faire quand les émotions décident de s’en mêler ? Au point de nous submerger. Au point de nous faire douter. Car au-delà d’un certain seuil, elles peuvent réellement affecter notre vie sociale et l’image de soi. Néanmoins, sont-elles vraiment nos ennemies ? Ou bien est-il possible de gagner en confiance en soi grâce aux émotions ?
Alors amies ou ennemies ?
Je vous propose ici les clés pour répondre à ces questions. Ainsi que les solutions qui vous permettront d’apprivoiser vos émotions et continuer à avancer sereinement vers le long chemin de la confiance en soi.
Qu’est-ce que l’émotion ?
Définition de l’émotion
Commençons tout d’abord par l’étymologie : le mot « émotion » viendrait du verbe latin « emovere » qui signifie déplacer, remuer, ébranler. Vous commencez à voir le lien ?
Voici maintenant la définition. Pour être honnête, j’en ai trouvé plusieurs.
Mais si je devais résumer, je dirais que l’émotion est un état affectif passager provoqué par un événement. Un événement qui peut effectivement remuer, ébranler. Plus ou moins intense, l’émotion va alors se traduire par différentes réactions physiques et physiologiques. Tremblements, paralysie, fuite, rougissement, suées, palpitations…
Des émotions de base et des émotions secondaires
Les émotions de base, selon le psychologue Paul Eckermann, seraient la joie, la colère, la peur, la tristesse, la surprise et le dégoût.
Quant aux autres, elles en seraient un mélange. Ainsi le mépris serait, par exemple, du dégoût mêlé à de la colère. Quant à la culpabilité, elle naîtrait de la joie associée à la peur.
C’est d’ailleurs ce qu’illustre le psychologue Robert Plutchik avec sa roue des émotions, où celles-ci sont représentées par type, intensité et combinaisons.
Les émotions, amies ou nos ennemies ?
Les émotions nous informent et nous poussent à l’action
Il faut savoir que les émotions ne sont pas propres à l’homme. Nous les retrouvons également chez les animaux.
En effet, l’émotion est avant tout une information, une alerte que nous envoie notre cerveau. Ce qui nous permet de réagir face à certaines situations, notamment de danger.
Et sauf pathologie, nous ressentons tous des émotions tout au long de notre vie.
Mais c’est ce que nous faisons de ces messages, de ces avertissements, qui fait la différence.
Elles nous permettent de communiquer avec les autres
Car les émotions ont une réelle utilité vis-à-vis de nous mais également des autres.
Ainsi, elles nous apprennent à mieux nous connaître. Ce que nous aimons ou pas, nos besoins, nos fragilités… Un véritable avantage si vous y songez. En effet, en étant à l’écoute, nous saurons où et comment trouver le réconfort le moment venu.
Et avec les autres ? En fait, elles nous permettent aussi de communiquer sur notre état d’esprit et nos besoins. Ainsi, notre tristesse ou notre crainte exprimeront un désir de soutien. Quant à notre colère, réflexe de protection, elle informera des limites à ne pas outrepasser.
Bien entendu, des incompréhensions sont toujours possibles, notamment entre cultures ou vécus différents.
Elles nous aident à aller mieux
La tristesse, par exemple, permet de se concentrer sur soi et de se remettre.
Mais saviez-vous également que les émotions permettent l’activation de certaines hormones ? Ainsi, nos larmes de tristesse, différentes de celles d’irritation, contiennent de l’enképhaline, un véritable antidouleur. Et le stress, quant à lui, va générer de l’adrénaline nous rendant prêts à agir, nous battre ou fuir.
Elles nous font grandir et nous surpasser
Ainsi, ressentir de la tristesse nous permet de développer notre empathie, facilitant ainsi nos relations avec les autres. Et elle permet aussi de relativiser avec ce que nous avons déjà connu et d’être reconnaissant.
Et puis, si sans tristesse, l’empathie serait sans doute absente, il ne peut non plus être question de courage sans la peur.
Alors problème ou atout ? Que faire pour ne pas perdre pied quand elles nous submergent ?
Comment faire face à ses émotions et continuer d’avancer ?
Vous l’avez compris maintenant. Les émotions peuvent être de vraies alliées si elles sont canalisées. Mais comment gérer ses émotions pour ne pas se laisser submerger et pouvoir aller de l’avant ?
Construire une carapace, une bonne idée ?
Alors certes, il n’est pas toujours bien vu de montrer ses émotions en société. En effet, maîtriser ses émotions semble être l’attitude attendue. Néanmoins, se blinder, c’est se couper de soi et des autres.
J’en sais quelque chose. J’ai construit une carapace pour me protéger.
L’avantage, c’est que les événements négatifs avaient moins d’impact sur moi.
Mais le revers de la médaille, c’est que tout était anesthésié en moi. Adieu émotions et sentiments positifs (joie, amour…). Terminé l’empathie. En effet, comment comprendre les émotions des autres quand on est soi-même coupé des siennes ? La vie devient vite très fade, sans saveur.
Mon retour à la vie, c’est le jour où j’ai accepté de m’ouvrir à nouveau.
Alors croyez-moi si je vous dis qu’aucune peur, aucune personne ni événement ne mérite de se couper de tout définitivement.
Accepter et accueillir ses émotions
L’émotion a une raison d’être.
Elle vous envoie un message. Alors accueillez-la telle qu’elle est.
En effet, il n’est jamais bon de vouloir la faire taire ou la dissimuler.
Et inutile d’y ajouter de la colère, de la honte, de la culpabilité ou toute autre émotion négative qui aggraverait la situation.
L’écouter, c’est vous en libérer. L’ignorer c’est en devenir le prisonnier car elle ne vous laissera jamais tranquille.
La peur vous fera éviter des situations similaires, la honte entrainera des complexes, la colère pourra finir par sortir de façon intense et au mauvais moment. Quant à la tristesse, elle pourrait bien avoir le dessus et vous submerger un jour.
Rappelez-vous : l’émotion est un état affectif passager… à condition de l’accepter et de ne pas y ajouter une autre émotion négative.
Alors écoutez-la pour mieux la reconnaître et agir en conséquence.
Se donner le temps de l’assimiler et de retrouver son calme
S’il s’agit d’une émotion négative, l’idéal est ne pas la laisser monter en intensité. Dès les premiers signes, essayez de mettre fin à la situation qui la génère.
Par exemple, s’il s’agit d’une conversation, informez votre interlocuteur de votre état émotionnel et de votre besoin de stopper la conversation. Quitte à la reprendre plus tard dans de meilleures dispositions.
Isolez-vous, respirez, prenez l’air, bougez, essayez de visualiser quelque chose d’agréable, écrivez ce que vous avez sur le cœur.
De mon côté, il m’est arrivé d’écrire un mail où j’exprimais tous mes griefs… sans jamais l’envoyer. L’important pour moi était de faire sortir l’émotion en mettant le doigt sur ce qui m’avait gênée ou blessée.
Alors faites ce qui fonctionne pour vous quand il s’agit de retrouver votre calme.
Relativiser les événements
Une fois calmé, repensez à l’événement
Qu’est-ce qui a déclenché votre réaction ? Décrivez ce que vous avez ressenti, le type de pensées que vous avez eues, la façon dont votre corps a réagi, et ce que vous avez fait.
Maintenant, prenez le temps de comprendre son origine. Demandez-vous : « Pourquoi ai-je ressenti cela ? Quel besoin n’a pas été satisfait : respect, reconnaissance… ? Que s’est-il réellement passé ? ».
Vous vous rendrez parfois compte que ce n’est pas l’événement lui-même qui l’a provoquée. En effet, une émotion peut en cacher une autre. La colère peut dissimuler de la peur ou de la culpabilité. Elle peut également être l’écho d’une souffrance passée.
En effet, le cerveau et plus précisément l’amygdale, centre des émotions du système limbique, a tendance à mémoriser les événements marquants, chargés en émotions. Et peu lui importe que les souvenirs soient récents ou anciens. Si une situation similaire se présente à nouveau, il déclenchera aussitôt l’alerte. Vous voulez que cela cesse ? Identifiez ce que cette situation, même désagréable, vous a amené de positif. De nouvelles qualités, un nouveau chemin de vie… Dites-vous que l’échec en reste un uniquement si vous n’en retirez aucune leçon.
Et surtout n’allez pas interpréter
Les apparences sont parfois trompeuses. En effet, votre perception de la situation a pu être déformée. Ainsi, quand nous sommes malades, fatigués ou en situation de stress, nous avons tendance à nous focaliser davantage sur l’aspect négatif. Et distraits ou préoccupés, nous pouvons passer à côté d’éléments qui nous auraient permis d’appréhender une situation dans sa globalité.
Résultat : des réactions parfois inappropriées ou disproportionnées.
Alors essayez d’être factuel. Et ne voyez pas toujours une volonté de nuire derrière chaque comportement. Certes, ce n’est pas simple. De mon côté, quand je n’y arrive pas seule, j’en discute avec quelqu’un. Qui n’est pas impliqué dans l’événement et qui sera honnête avec moi. Par contre, j’évite les personnes qui ont l’habitude de mettre de l’huile sur le feu ou qui me soutiendront même dans mes pires excès.
Autre astuce : demandez-vous si vous êtes en mesure de changer les choses.
«Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.»
Marc Aurèle
Et enfin ne dramatisez pas la situation. Se rappeler qu’une émotion ne dure jamais toute une vie. Soyez honnête : vous rappellerez-vous cet événement dans un mois, un an, dix ans ?
En parler avec les personnes impliquées
Il peut être intéressant de revenir vers les personnes impliquées dans l’événement pour plusieurs raisons.
Pour éviter de ruminer.
Pour que l’événement (ou la réaction associée) ne se reproduise plus.
Ou encore pour essayer de comprendre voire même de s’excuser en cas d’incompréhension. Comme je l’ai indiqué précédemment, nous ne disposons pas toujours de l’ensemble des informations.
En effet, derrière un retard, il peut y avoir un accident, un enfant malade… De plus, nous avons tous une histoire différente. Nous réagirons donc différemment aux mêmes situations. L’exprimer permet de lever les incompréhensions qui peuvent naître de certaines situations.
Agir sur ses émotions en amont
Seul
Et bien oui, la prévention est possible dans certains cas.
Ainsi, si l’émotion est liée à un événement qui n’a pas encore eu lieu, vous pouvez vous préparer.
Tout d’abord, dites-vous que la grande majorité de ce qu’on redoute n’arrive jamais. Or, nous avons souvent tendance à imaginer les pires scénarios.
Et si cette tendance à anticiper des difficultés pouvait aussi vous aider ?
Prenons le cas de la peur liée à la prise de parole en public. Préparez-vous pour répondre à ces scénarios. Entraînez-vous. Devant le miroir, voire devant des proches.
Vous connaissez le public ? Tant mieux car vous pouvez anticiper les questions ou les réactions éventuelles.
Vous ne le connaissez pas ? Alors parlez de votre état d’esprit dès le début de votre intervention (ex : « c’est une première pour moi, c’est donc un peu compliqué, j’espère que vous me pardonnerez mon émotion »). Des personnes pourraient bien se reconnaître en vous et vous pardonner les quelques hésitations et bafouillages.
Une autre astuce : utilisez un tableau pour noter au fur et à mesure les idées clés. Votre public appréciera de vous voir dérouler le plan… Et cela vous donnera une contenance et vous aidera si jamais vous perdez le fil. C’est une astuce que l’on m’avait donnée pour un examen à l’oral. Et ça a vraiment bien fonctionné même quand l’examinateur essayait de me destabiliser.
Maintenant, s’il s’agit d’une émotion récurrente liée à une situation précise, essayez de comprendre ce qu’il y a derrière. Et comme je vous le proposais en amont, associez des aspects positifs à ce souvenir. Cela vous est difficile ? Alors demandez-vous ce que vous corrigeriez pour que cela se déroule mieux aujourd’hui. Et testez à nouveau, même à petite échelle, pour pouvoir y associer de nouveau des réussites.
Et si besoin, demandez de l’aide.
…Ou accompagné
Plusieurs activités peuvent vous aider à gérer vos émotions.
C’est le cas de la méditation, de la sophrologie ou du yoga. Le sport dans son ensemble est également reconnu pour son action sur le stress et l’estime de soi.
Des applis sont là aussi pour nous aider à canaliser nos émotions : RespiRelax + et ses exercices de respiration ou Petit Bambou pour la méditation. Dr Mood pour comprendre exactement ce que l’on ressent. Smylife pour voir la vie en rose ou encore Pacifica le coach anti-stress.
Trouvez celle qui vous convient.
Et c’est la même chose côté thérapies. Toutes ne seront pas faites pour vous. Alors n’hésitez pas à changer si besoin. Au choix, hypnothérapie, psychiatrie ou psychothérapie, PNL (Programmation neuro-linguistique), ou même groupes de parole comme les Emotifs Anonymes.
Et si vous en faisiez une force ?
En effet, les émotions peuvent être de véritables atouts une fois canalisées.
Ainsi avez-vous entendu parler de l’intelligence émotionnelle, l’intelligence du cœur ?
C’est la capacité à reconnaître et comprendre ses émotions et celles des autres. Et à agir en fonction de celles-ci. Adieu les conflits, bonjour empathie et harmonie. Un réel atout dans la vie perso et au travail !
Et puis, vous vous souvenez de cette histoire d’hormones ?
Utilisez-la. Ainsi, le sourire déclencherait une réaction chimique qui change l’état émotionnel. En effet, cela libère des endorphines, l’hormone du bonheur. Et même le sourire forcé aurait une influence directe sur le stress d’après une étude des psychologues américaines Tara Kraft et Sarah Pressman. Alors comme le dit Edward L. Kramer :
« N’attendez pas d’être heureux pour sourire, souriez pour être heureux ».
En conclusion
Si vous devez retenir quelque chose, c’est que nos émotions peuvent être de véritables alliées.
A condition de les écouter et de les accepter pour ce qu’elles sont. Des alertes en cas de danger. Le déclenchement de réponses hormonales pour nous aider à surmonter un événement. Et un moyen de nous connaître davantage, d’identifier nos besoins, nous donnant ainsi les clés pour agir. Les accepter, c’est nous en libérer. Notamment, celles qui nous font douter de nous. Et par là même, gagner en confiance en soi.
Alors ne vous sentez pas coupable ou honteux de les ressentir, au risque de perdre en estime de soi et en bonheur.
Accueillez-les sans chercher à lutter. Car elles sortiront de toute façon un jour. Et ce jour-là, gare au tsunami !
J’espère que cet article « Comment gagner en confiance en soi grâce aux émotions ? » vous aura rassuré et apporté de nouvelles clés pour booster votre confiance en vous.
Dites-moi si cela a changé quelque chose.
N’hésitez pas non plus à communiquer d’autres astuces qui ont fonctionné pour vous.
Je serai ravie de pouvoir vous lire.
Cet article fait partie d’un événement inter-blogueurs sur le thème « Comment faire face à ses émotions et continuer d’avancer ? ». Vous pourrez retrouver bientôt une synthèse des articles sur le blog organisateur, à savoir Bien-etre-en-cours. Mais n’attendez pas pour vous y rendre. En effet, vous pouvez déjà y retrouver d’autres articles intéressants. Je pense notamment à « 15 techniques inattendues pour apprendre à gérer son stress ».
Et je vous dis à bientôt pour un prochain article.
Bye.
Sophie
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Comment avoir de l’empathie avec ceux qui nous agacent ?
Merci Sophie, pour ce très bel article, complet et qui nous donne des clefs. Je rencontre trop souvent des personnes qui refusent leurs émotions. J’espère que cela va les aider à mieux les accepter.
Accepter, accueillir, sans se reprocher : de doux mots pour nos maux émotionnels.
Bravo et merci
Merci Isabelle pour ton commentaire. Tu as raison. Beaucoup de personnes les refusent. En effet, il n’est pas toujours simple de faire fi du jugement des autres. J’ai compris, il y a quelques années seulement, que les garder en moi me faisait plus de mal que de bien. Apprendre à les exprimer a vraiment changé quelque chose en moi. J’encourage donc à le faire.
Merci Sophie, ton article est très complet, apparemment les émotions sont nos amies et il faut aussi s’en libérer 😊
Merci Caroline. C’est bien ça même si c’est parfois un peu compliqué dans la pratique. Parfois, les mauvaises habitudes reviennent 😉. Nul n’est parfait. Le tout est de s’en apercevoir. A bientôt.
Pingback: Faire face aux émotions : 15 conseils, astuces et techniques de blogueurs
Je trouve que c’est un magnifique article, qui soulève différentes facettes de nous que nous essayons de cacher. Mètre en lumière nos émotions est bien le secret pour réussir à naviguer en eaux troubles. Très intéressant et très bien écrit en délicatesse. Merci