Qui n’a jamais douté de soi ou de sa légitimité à occuper une fonction, à être récompensé.e et reconnu.e… ? Et bien, ce comportement qui touche 70% des personnes à un moment ou un autre de leur vie a un nom. En fait, il s’agit du syndrome de l’imposteur. Alors si tu veux en savoir plus sur ce syndrome, faire le test pour voir où tu en es et profiter de conseils pour le vaincre, tu es au bon endroit. Et en prime, je te propose de découvrir quelles personnalités en sont également atteintes.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Définition : le syndrome de l’imposteur est un schéma psychologique poussant un individu à douter de ses capacités et réussites et à craindre continuellement d’être démasqué pour ce qu’il considère comme une fraude.
Un imposteur finit toujours par être démasqué par ses propres limites.
Patrick Louis Richard
Et malgré les preuves avérées, ces personnes persistent à croire à l’absence de leurs compétences. En fait, selon elles, leurs réussites seraient uniquement dues à des facteurs extérieurs (concours de circonstances, relations, erreurs en leur faveur). Sans parler de leur soi-disant habileté à faire croire aux autres qu’elles sont plus intelligentes et capables qu’elles ne le sont en réalité.
Synonymes du syndrome de l’imposteur : syndrome de l’autodidacte, phénomène d’imposteur, syndrome de fraude, expérience de l’imposteur, sentiment d’imposture.
Histoire du syndrome de l’imposteur
Une étude faite auprès de femmes performantes
La notion du syndrome de l’imposteur est apparue en 1978 dans un article des Dr Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes. Cet article, « The impostor phenomenon in high achieving women : dynamics and therapeutic intervention », présentait l’étude réalisée auprès d’un échantillon de 150 femmes diplômées et reconnues pour leur excellence professionnelle. En fait, ces dernières attribuaient leur réussite à la chance et pensaient que leur intelligence et leurs capacités étaient surestimées.
Et selon les Dr Clance et Imes, ce comportement était dû à différents facteurs comme les stéréotypes de genre, les messages parentaux ou sociétaux…
Le syndrome de l’imposteur touche également les hommes
Effectivement, des études réalisées par la suite ont démontré que les femmes n’étaient pas les seules concernées par ce syndrome. En fait, les hommes sont également touchés.
Néanmoins, la population féminine reste la plus touchée. Et c’est encore plus vrai pour les « femmes de couleur, noires, ainsi que la communauté LGBTQ » qui seraient les plus à risque selon le psychothérapeute Brian Daniel Norton.
Quant à la psychologue Emily Hu, elle l’explique par le manque de rôles modèles. En effet, comment croire que ta réussite est légitime si les personnes qui te ressemblent ne réussissent pas habituellement dans notre activité ?
De la même façon, toujours selon Emily Hu, comment croire que tu as été recruté.e pour tes compétences et non ta beauté, si les seuls compliments que tu as reçus concernaient uniquement celle-ci ?
L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes.
Bertrand Russell
Les conséquences du syndrome de l’imposteur
Face au syndrome de l’imposteur, deux stratégies seraient mises en place pour éviter d’être démasqué.e :
- La surcharge de travail
- La procrastination.
Dans le premier cas, la personne se surinvestit, fait preuve de perfectionnisme. Mais comme les résultats obtenus, même excellents, ne lui permettent pas de se rassurer, elle poursuit inlassablement sa course, parfois jusqu’à l’épuisement, jusqu’au burn-out.
Quant au deuxième cas, la procrastination, elle ressemble davantage à de l’auto-sabotage. En effet, en repoussant le plus loin possible ses activités, elle repousse d’autant l’évaluation de ses compétences. Et, dans certains cas, si cela va jusqu’à l’échec, elle considèrera cela comme la preuve de son manque de compétence.
Et dans tous les cas, il peut s’ensuivre du stress, de l’anxiété, de la dépression, voire du bore-out ou du burn-out.
De plus, si nous connaissons surtout le syndrome de l’imposteur au travail, nous le retrouvons également dans le domaine personnel, en amitié, en amour, en parentalité…
Le test de Pauline Rose Clance
Qui est Pauline Rose Clance ?
Comme évoqué précédemment, Pauline Rose Clance est l’une des psycholoques ayant mis un nom sur ce syndrome. Par ailleurs, elle est également l’auteur du livre « Le Complexe d’imposture : ou comment surmonter la peur qui mine votre sécurité » (1986). De plus, on lui doit le test d’évaluation du syndrome de l’imposteur.
Ce test, appelé l’Echelle de Clance, a été développé pour aider à définir si tu as ou non les caractéristiques du syndrome de l’imposteur et, dans ce cas, dans quelle mesure il t’affecte. Il est composé de 20 questions.
Test du syndrome de l’imposteur : le type de questions
Le test de Pauline Rose Clance étant soumis, sauf usage personnel, au droit d’auteur, je ne suis pas en mesure de te les communiquer textuellement.
Néanmoins, je te propose ici le type de questions que tu peux y retrouver. Ensuite, si tu es intéressé.e, je t’invite à faire le test (en anglais) sur son site ici. Et si tu n’es pas à l’aise avec l’anglais, fais un copier-coller sur Deepl.com pour une traduction fidèle et aisée.
Néanmoins, si tu tiens à faire un test directement en français, tu peux réaliser celui proposé par Doctissimo en collaboration avec Cécile Dupire et Guillemette Panayi, auteures de « Si tu as cru au Père Noël pendant 6 ans, tu peux bien croire en toi 5 minutes ». Par ailleurs, Kevin Chassangre, Dr en Psychologie, te propose également de l’identifier en 5 étapes dans cette vidéo (20 minutes).
Mais maintenant, comme promis, passons au type de questions que tu peux retrouver dans le test de Clance :
- Je réussis souvent des choses que je pensais échouer
- Je fuis les évaluations
- Les compliments et les louanges me gênent, j’ai l’impression de ne pas les mériter et je les minimise souvent.
- Je mets mes succès sur le compte de la chance, du hasard, d’une erreur ou de l’intervention d’autres personnes et je me sens donc incapable de les reproduire.
- Je suis rarement complètement satisfait.e de mes réalisations.
Peut-être te reconnais-tu déjà.
Test de Pauline Rose Clance : la notation
Le test d’évaluation du syndrome de l’imposteur proposé par Pauline Rose Clance se base sur une échelle de 1 à 5 pour chacune des 20 questions (CIPS : Clance Impostor Phenomenon Scale) :
1 = pas du tout vrai / 2 = rarement / 3 = parfois / 4 = souvent / 5 = très vrai.
En fait, comme tu l’auras deviné, ton score final, situé entre 20 et 100, sera interprété de la façon suivante :
- Jusqu’à 40 inclus : tu présentes peu de caractéristiques du syndrome
- Entre 41 et 60 : tu connais des expériences modérées du syndrome de l’autodidacte
- Entre 61 et 80 : tu ressens fréquemment le syndrome de l’imposteur
- Au-delà de 80 : ce syndrome de l’imposteur affecte fréquemment et particulièrement ta vie.
Conseils pour vaincre le syndrome de l’imposteur
Voici quelques pistes pour faire face à ce syndrome de l’imposteur ou sentiment d’imposture :
- Détecter l’origine de ce syndrome
- Apprendre à se connaître en identifiant nos qualités et faiblesses de façon objective
- Noter toutes ses victoires, petites ou grandes, les compliments reçus sur un journal de gratitude
- Se rappeler que la chance n’est pas une question de hasard mais bien est une aptitude à savoir reconnaître et saisir les opportunités
- Se souvenir que personne n’est capable de cacher sa véritable nature très longtemps
Le masque du mensonge, même bien porté, n’arrête pas la vérité.
Stéphane Théri
- Face à sa réussite, se poser la question de ce qui chez nous aurait pu y mener
- Intégrer la valeur d’apprentissage de l’échec
- Eviter de se comparer aux autres et savoir regarder le chemin déjà parcouru.
Le syndrome de l’imposteur chez les célébrités
Aussi surprenant soit-il, ce syndrome de l’imposteur est également présent chez les personnes ayant réussi de façon incroyable. Et ce, dans tous les domaines.
Maya Angelou
J’ai écrit 11 livres mais chaque fois je me dis : » Oh oh, ils vont le découvrir maintenant. J’ai trompé tout le monde, et ils vont me démasquer.
Maya Angelou, Militante des droits civiques, écrivaine, poète et lauréate du prix Nobel
Arianna Huffington
Le plus grand obstacle pour moi a été la voix dans ma tête que j’appelle mon horrible colocataire. J’aimerais que quelqu’un invente un magnétophone que nous pourrions attacher à notre cerveau pour enregistrer tout ce que nous nous disons. Nous nous rendrions compte à quel point il est important d’arrêter ce discours négatif sur soi. Cela signifie repousser notre insupportable colocataire avec une dose de sagesse.
Arianna Huffington, Écrivaine, cofondatrice du Huffington Post, fondatrice et PDG de Thrive Global
Lady Gaga
Il m’arrive encore d’avoir l’impression d’être un loser du lycée et je dois me ressaisir et me dire que je suis une superstar chaque matin pour pouvoir passer la journée et être pour mes fans ce qu’ils ont besoin que je sois.
Lady Gaga
Sonia Sotomayer
Depuis Princeton, à l’école de droit et dans mes divers emplois professionnels, je ne me suis pas sentie pleinement intégrée aux mondes dans lesquels je vis. Je regarde toujours par-dessus mon épaule en me demandant si je suis à la hauteur.
Sonia Sotomayer, Première juge hispanique à la Cour suprême
Emma Watson
Maintenant, lorsque je reçois une récompense pour mon jeu, je me sens terriblement mal à l’aise. J’ai tendance à me replier sur moi-même. J’ai l’impression d’être un imposteur. À tout moment, quelqu’un va découvrir que je suis un imposteur et que je ne mérite rien de ce que j’ai accompli.
Aujourd’hui, je me sens un peu comme lorsque je suis arrivée à Harvard en première année, en 1999. J’avais l’impression qu’il y avait eu une erreur, que je n’étais pas assez intelligente pour faire partie de cette société, et qu’à chaque fois que j’ouvrais la bouche, je devais prouver que je n’étais pas juste une actrice idiote.
Emma Watson, actrice
Jodi Foster
Quand j’ai gagné l’Oscar, je me suis dit que c’était un coup de chance. Je pensais que tout le monde le découvrirait, et qu’ils le reprendraient. Ils viendraient chez moi, frapperaient à la porte, « Excusez-moi, on voulait le donner à quelqu’un d’autre ». C’était destiné à Meryl Streep.
Jodi Foster, actrice
Margaret Chan
Il y a énormément de gens qui pensent que je suis une experte. Comment ces personnes peuvent-elles croire tout cela à mon sujet ? Je suis tellement consciente de toutes les choses que je ne sais pas.
Dr Margaret Chan, officier de l’ordre de l’Empire britannique, deux mandats à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Michelle Obama
J’ai dû surmonter la question « Suis-je assez bonne » ? Cette question m’a poursuivie pendant presque toute ma vie. De nombreuses femmes et jeunes filles se promènent avec cette question en tête. J’ai surmonté cette question de la même manière que je fais tout le reste : en travaillant dur. J’ai décidé de faire profil bas et de laisser mon travail parler de lui-même. J’avais l’impression d’avoir quelque chose à prouver à cause de la couleur de ma peau et de la forme de mon corps, mais je devais me débrouiller toute seule. Cela ne disparaît jamais. C’est un peu comme si je me disais : « Vous m’écoutez vraiment ? » Ce sentiment de « Je ne sais pas si le monde doit me prendre au sérieux ; je ne suis que Michelle Robinson, cette petite fille du quartier sud qui est allée à l’école publique » ne disparaît jamais.
Michelle Obama
David Bowie
J’avais d’énormes problèmes d’image de soi et une très faible estime de moi, que je cachais derrière une écriture et des performances obsessionnelles. … J’étais poussé à traverser la vie très rapidement. Je me sentais vraiment totalement inadapté. Je pensais que le travail était la seule chose de valeur.
David Bowie
Howard Schultz
Très peu de personnes, qu’elles aient déjà occupé ce poste ou non, prennent place sur le siège et croient aujourd’hui qu’elles sont désormais qualifiées pour être PDG. Elles ne vous le diront pas, mais c’est vrai.
Howard Schultz, Starbuck
Tom Hanks
Peu importe ce que nous avons accompli, il arrive un moment où l’on se dit : Comment en suis-je arrivé là ? Quand vont-ils découvrir que je suis, en fait, un imposteur et me prendre tout ce que j’ai ?
Tom Hanks, acteur
Meryl Streep
Tu te dis : Pourquoi quelqu’un voudrait-il me revoir dans un film ? Et je ne sais pas comment jouer de toute façon, alors pourquoi je fais ça ?
Meryl Streep, actrice
Robert Pattinson
D’une certaine manière, je suis plutôt fier de trouver encore du travail. Quand on décroche un emploi, on a toujours l’impression d’être un imposteur, qu’on va se faire jeter à tout moment.
Robert Pattinson, acteur
Natalie Portman
Lorsque je suis arrivée à Harvard juste après la sortie de « Star Wars : Épisode 1 », j’avais peur que les gens pensent que j’avais été admise uniquement parce que j’étais célèbre, et que je n’étais pas digne de la rigueur intellectuelle d’ici.
Natalie Portman, actrice
Albert Einstein
L’estime exagérée que l’on porte au travail de ma vie me rend très mal à l’aise. Je me sens obligé de me considérer comme un escroc involontaire.
Einstein
Et pourtant, il avait écrit également :
Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide.
Einstein
Et toi, t’es-tu reconnu.e dans les différents symptômes ? Sais-tu faire la part des choses entre le simple hasard et les conséquences de ton travail et de ton talent ?
Raconte-nous.
Au plaisir de te lire.
Sophie
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